Bonjour,
Beaucoup
de personnes, y compris votre humble serviteur, ont dû se demander
de quoi il retourne dans cette conférence.
Cékoidonc
"Rumi et Shams" ?
Tout
le monde n’ayant peut-être pas le temps de faire des recherches
chronophages sur la grande toile mondiale pour trouver des
informations utiles, je m’y suis collé et j’ai trouvé ceci (en
grande partie sur Wikipédia, je l’avoue !) :
Shams
ed Dîn Tabrîzî, Chamseddine Tabrizi ou
Shams-e Tabrîzî est un mystique soufi iranien né à Tabriz
en Azerbaïdjan iranien et mort en 1248. Il est responsable de
l’initiation de Jalâl ud Dîn Rûmî, aussi connu sous le
nom de Rûmî, Mevlana ou Molana, au mysticisme
islamique, et a été immortalisé par le recueil de poèmes de Rumi
intitulé Diwan-e Shams-e Tabrîzî (« Les travaux de
Shams de Tabriz »). Shams et Rûmî vivaient ensemble à Konya,
aujourd’hui en Turquie, pendant plusieurs années, et on sait aussi
qu’il a voyagé à Damas, actuellement en Syrie. Certains pensent
qu’il serait mort assassiné par des disciples de Rûmî.
Voici
un passage qui donnera une idée du style du « Diwân-e-Shams » :
L’arbre
et les feuilles poussent hors du sol et parlent ainsi :
“Ô
Seigneur, tout ce que Tu sèmes, Tu récoltes le semblable”.
S’il
te reste un seul souffle, ne sème que l’amour.
Qu’est-ce
qui fait le prix de l’homme ?
Ce qu’il cherche…
Dis
des ghazels tels qu’on les récite cent siècles durant :
Une
étoffe tissée par Dieu ne connaît jamais l’usure
(ghazel :
dans la poésie turque et persane, court poème lyrique de forme
rigoureuse)
La
poésie de Rûmî reprend, entre autres thèmes, celui de l’union
mystique des soufis. La nécessité de cette union y est présentée
comme procédant de la nostalgie de l’origine divine que tout être
éprouve : tout esprit, après être descendu en l’existence,
tend à revenir vers Dieu dans un mouvement ascendant progressif.
Au
début de son ouvrage majeur, Al-mathnawî,
poème moral, allégorique et mystique de plus de cinquante mille
vers, il explique l’origine et le devenir de l’amour, à travers
cette parabole du Ney :
(Le
ney est une flûte oblique à embouchure terminale en roseau,
originaire d’Asie centrale)
Entends
ce doux récit que nous livre le Ney :
De
la rupture il plaint la douleur nonpareille.
Il
dit :
Depuis
qu’on me coupa de mon marais, jadis,
Les
humains, homme et femme, à mes maux compatissent.
J’entonne
de mon cœur la dolente élégie,
Et,
par l’écho de chants, traduis sa nostalgie.
En
son errance, ainsi, le cœur de l’homme incline,
Irrépressiblement,
vers sa prime origine.
…
Écoute
du jasmin l’austère et dolent thrène,
De
la séparation il relate les peines :
Depuis
que de mon plant on déroba ma veine,
Je
tire les sanglots et des rois et des reines !
(En
Grèce antique, un thrène est une lamentation funèbre chantée lors
de funérailles, avant de devenir un style à part entière)
Shams Tabrizi dans une copie d'environ 1503 des poèmes de son disciple Rûmî, le Diwan-e Shams-e Tabrizi
Pour aller (encore) plus loin : une émission de France Culture sur ce poète :
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